Jour I: "Hello, le soleil brille, brille, brille!"

C'était le premier jour de cours à Fainting Fancy. Il était environ huit heure et demie du matin, on était mardi, et Tara Hill venait de traverser le village de Fainting Fancy à bicyclette. Oui, à bicyclette, moyen de transport tout ce qu'il y avait de plus Moldu, mais que voulez vous: elle tenait à profiter de l'été indien qui se profilait à l'horizon.

En effet, bien qu'on avançât dans l'automne, le temps était encore doux, et le soleil brillait haut dans le ciel dépopurvut de nuage. Bref, si on alliait le tout à la beauté naturelle de la montagne, on obtenait un tableau idyllique.

La nouvelle infirmière de l'école déposa son mode de locomotion chez l'aubergiste du coin: il le lui garderait pour le prix de deux gallions par mois, ce qui éviterait que la bicyclette ne rouille ou soit volée. Puis, l'esprit tranquille, elle s'atait mise en marche, sac au dos, pour l'école. tout en marchant, elle se souvint d'une chanson française que sa grandmère aimait lui faire écouter quand elle était petite: "Hello, le soleil brille, brille, brille!" d'Annie Cordy. Ce n'était pas une chanson très récente, mais elle était sympathique, et mettait de bonne humeur. Et puis, elle s'accordait bien avec le temps actuel.

Après un petit quart d'heure de marche, elle finit par atteindre la porte de l'école et la poussa. D'abord doucement puis, comme elle résistait, plus vigoureusement... Si fort que ce fut un miracle qu'elle ne se retrouve pas étallée de tout son long au beau milieu du hall d'entrée...

Hall qui n'était pas vide, d'ailleurs. Quelques élèves se tenaient là dont un qui, semblait-il, l'avait vu entrer. Avec un sourire jovial, elle lui adressa un signe de la main droite -celle qui portait trois élastiques à cheveux bariolés.

"Hi!"

Oui, oui, normalement, en tant qu'infirmière, on se serait attendu à ce qu'elle dise plutôt bonjour... Mais que voulez-vous, au Texas, elle avait prit l'habitude d'être joviale et amicale avec tout le monde. C'était comme ça.
Elle referma la porte derrière elle, et sentit immédiatement la fraîcheur du hall sur ses épaules, laissées nues par les bretelles spaghettis de sa robe jaune.

Puis, elle reprit, à l'adresse de l'élève qui lui faisait face:

"Joli temps, pour un premier jour, pas vrai?"

Okay, le temps, c'est banal à souhait... Mais au moins, ça avait le mérite d'engager la conversation.

[Arlyn est attendu à l'accueil.]

L

Q

J

’HI’

il fait beau

Arlyn, sois sage… Il faut répondre aux gens quand ils te parle, comme les Anges… Comme les anges…

ARLYN_ #| Joli ? Qu’est-ce qui est joli, pour vous ? Le soleil ? Le jour ? Ceux ne sont là que de futiles illusions dans le monde aveugle où vous êtes enfermées… Savez-vous seulement ce que signifie ‘Joli’ ? Croyez-vous que le soleil mérite cet attribut ? Croyez-vous qu’il faille en être réjouis ?

L

Le garçon était plutôt mince. Pas très grand. Et très pâle, comme quelqu'un qui a passé trop de temps à l'ombre. Son uniforme orange et or, qui détonait étrangement sur la pâleur de sa peau, dénonçait son appartenance à la maison des Notos. Etrange comme quelqu'un d'apparence si lumineuse pouvait entrer dans la plus sombre des maisons. Enfin, peu importe.

Joli ? Qu’est-ce qui est joli, pour vous ? Le soleil ? Le jour ? Ceux ne sont là que de futiles illusions dans le monde aveugle où vous êtes enfermées… Savez-vous seulement ce que signifie ‘Joli’ ? Croyez-vous que le soleil mérite cet attribut ? Croyez-vous qu’il faille en être réjouis ?

Cette petite tirade laissa un instant Tara perplexe. Jamais encore elle n'avait rencontré de personne ressemblant à ce jeune homme et, il fallait l'avouer, elle trouvait ça un peu déstabilisant.

*Non d'un caleçon de Gobelin, Tara, tu ne va pas te laisser intimider par un gosse, quand même!*

Enfin, heureusement pour elle, Tara n'était pas du genre à se poser cent mille questions, plutôt le type de celles qui agissent à l'intuition. Et puis, il fallait bien avouer que ce garçon avait des excuses quant à son antipathie pour le soleil: a voir la couleur de ses pupilles, la lumière devait lui brûler les yeux.

"Ce n'est pas parce que le soleil vous brûle les yeux que c'est le cas de tout le monde ici. Certaines personnes en ont besoin pour être de bonne humeur."

Elle adressa un sourire doux à l'adolescent, bien que ses paupière closes lui interdisent de le voir.

"Quant à savoir si le soleil mérite ce qualificatif... Je dirais que c'est à chacun de juger. Si vous estimez qu'il est laid, libre à vous, mais ça ne veut pas dire que ceux qui le trouve beau ont tort."

Comme l'aurait dit Todd: 'Dans la vie, le plus important, c'est l'ouverture d'esprit. Il faut toujours te mettre dans les baskets des autres si tu veux qu'il essaient de rentrer dans tes Santiags.'
Maintenant, quant à savoir si ce jeune homme (ou les autres élèves de l'école) avaient reçut la même éducation... Bah, après tout, elle le verrait bien à l'usure.

"Au fait! J'ai faillit oublier de me présenter! Tara Hill. Je suis l'Infirmière... C'est moi qu'il faut venir voir si tu as des soucis de santé."

Ce fut volontairement que l'Américaine oublia de préciser qu'elle était également Psychologue. Dieu savait pourquoi, les Sorciers aimaient encore moins ce mot que les Moldus! Alors autant éviter de braquer les élèves avant même qu'ils n'aient besoin de ses talents: des patients crispés, ça guérit moins vite.

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